Estimation des distances

Bonsoir à tous,

J'ai remarqué qu'il peut y avoir des différences notables, jusqu'à 2 m d'écart entre une cible à l'ombre et la même en plein soleil,
est ce mes vieux yeux, ma lunette ou avez vous le même problème et comment le gérez vous sur des parcours ou il y a des cibles en sous bois et d'autres
en pleine lumière:018:  ?

C'est normal et c'est bien le sel de cette activité : rien n'est figé.
L'expérience et le feeling prennent toute leur place.

Aux grandes distance une même cible sera vue à des distances différentes (de 1 à 4 m) :
- selon que la cible se trouvent dans un endroit sombre par journée lumineuse (et réciproquement)
- selon qu'il fasse froid ou chaud (dilatation de la lunette... donc impactant le fonctionnement de la roue de mise au point)

Tu découvres ainsi toutes les subtilités de l'évaluation des distances en FT.

Dans le programme que je propose *** ici ***, je permets une double échelle de lecture des distances sur la grande roue selon les conditions :

Merci Jean Pierre, ouf ce n'est pas mes yeux ni la lunette:004: 

Tu vas faire la connaissance de Jean-Pierre ce week-end Michel. Tu verras, c'est un fin pédagogue que l'on prend plaisir à écouter  

D'une façon générale, je pense que  les yeux (quelque soit l'âge) peuvent induire de petites imprécisions d'évaluation des distances en fonction de la luminosité ambiante autour de la cible.

1 - Analogisme avec la notion de diaphragme en photo :
- un diaphragme grand ouvert va induire une faible profondeur de champ (étendue en distances de la zone de netteté acceptable pour notre vue)
- un diaphragme fermé au minimum va induire une grande profondeur de champ.

Ainsi avec un diaphragme grand ouvert la mise au point sera plus critique : il y aura une faible marge de distances de netteté oculaire de part et d'autre de la distance correspondant à la mise au point optimale optique.
Avec un diaphragme fermé au minimum ce sera l'inverse et notre vue acceptera une plus grande marge de distances où l'image paraîtra nette à notre vue.

L'iris de nos yeux se comportent exactement comme un diaphragme.
Donc faire la mise au point oculaire à travers une lunette apportera des marges de tolérances différentes selon que la cible est en milieu très lumineux ou bien très sombre.
Avec un même réglage de la lunette et une cible à la même distance : en ambiance sombre la cible peut paraître "encore" nette du fait de la plus grande profondeur de champ alors qu'en ambiance lumineuse la même cible pourra apparaître déjà floue.

D'où l'importance de considérer la mise au point réalisée au milieu de la plage de netteté visuelle...

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2 - Autre soucis, en ambiance sombre l'image manque de contraste : d'où une difficulté supplémentaire pour faire la mise au point car notre œil se sert beaucoup du contraste de luminosité et de couleurs pour réaliser sa mise au point.
D'où la recherche en FT de lunettes présentant de très bonnes qualités optiques, une bonne définition et un bon piqué... même au grossissement maximum (on utilise ce dernier pour bénéficier de la plus faible profondeur de champ permise par la lunette pour déterminer le plus finement possible la distance de la cible).

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3 - En usage Field Target tout ceci est peu critique aux courtes distances de tir car un petit débattement appliqué sur la grande roue de mise au point ne va jouer que sur quelques décimètres (ou centimètres)  de distance de tir. Alors qu'aux grandes distances de tir, le même petit débattement de la grande roue va jouer sur des mètres de distances de tir (du fait de la progression logarithmique des distances de tir sur la grande roue de mise au point).

Avec une 40 mm à 50 m de distance, tu as plus ou moins 2 centimètres de marge d'erreur possible en latéral si tu es bien centré verticalement dans la hit zone (donc que tu as évalué la bonne distance de tir)
Si tu sous-évalue ou sur-évalue la distance de tir de 3 m, tu es en haut ou en bas de la hit zone de 40 mm et là ta marge d'erreur possible en latéral est fortement réduite, voir nulle.
Quand on sait que le moindre vend latéral en FT nous ballade latéralement dans toute une hit zone de 40 mm à 50 m...

Pour montrer cela en images, c'est plus visuel :

On place une cible avec une hit zone de 40 mm à une distance de tir de 50 m.

Sur les captures ci-dessous :

• La hit zone de 40 mm = cercle noir concentrique extérieur,
  
• Le centre du réticule mildot = point visé,
  
• Le centre des cercles concentriques = point d'impact en cible,
  
• Le grossissement de la lunette est de 50x
  

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Influence d'une mauvaise évaluation de la distance (sous évaluation de la distance de 4 m, donc cible vue à 46 m au lieu de 50 m) :



=> le point d'impact est en bas de la hit zone : marge d'erreur possible en latéral très faible, alors qu'il aurait pu être de plus ou moins 2 cm !

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Influence du vent latéral : ici un vent latéral de seulement 2 km/h :



=> avec seulement 2 km/h de vent latéral on est déjà relativement proche de la bordure d'une hit zone de 40 mm à 50 m de distance !


Simulations faites sous "Strelok+" pour Android

Superbes explications et images très claires !  
Il me faut un nouvel Android !!!

super jipipi j ai eu un grand plaisir a te lire ; super bien explique: comme toujours d ailleurs ; 

J'avais un peu peur du ridicule face à vous, maintenant je n'ai plus peur..............
JE PANIQUE

Les longues distances sont les plus critiques à évaluer dans la lunette, la justesse d'un tir est plus difficile à obtenir à 50 mètres qu'à 25 mètres, soit, mais il ne faut oublier non plus un paramètre important, la hauteur de la lunette par rapport au canon, certes cela ne fait pas tout, mais aide un peu aux longues distances, ainsi sur mon Akah/S400 il y avait à peine 5 clics entre 46 et 50 m, ce qui n'est pas grand chose tout de même...
John Costello, l'actuel champion du monde de FT, note sa roue de parallaxe tous les 5 mètres, comme vous pouvez le voir ici,



alors encore une fois

Michel13 a écrit:J'avais un peu peur du ridicule face à vous, maintenant je n'ai plus peur..............
JE PANIQUE

Non, surtout pas de panique Michel, nous sommes tous passés par là à nos débuts en FT avec de grandes interrogations et des doutes face à nos résultats non à la hauteur de ce que nous espérions... Puis avec la pratique, l'expérience se forge et nos questions commencent à avoir (ou tentent d'avoir) des réponses.

Ce que je décris est simplement ce que je pense avoir compris de ma propre expérience acquise au cours de près de cinq années de pratique du FT sur le terrain. Ce n'est assurément pas parole d'évangile et on peut tout à fait ne pas être d'accord avec ce que je dis. Je parle de mon vécu, pas de celui des autres (je ne serai pas le mieux placé pour le faire).

Ce qui est important en FT, ce n'est pas de voir une cible FT basculer... mais de trouver une réponse logique à la question : "pourquoi je l'ai manquée ?..."

Il est souhaitable de cesser de subir ses tirs, mais plutôt de les comprendre pour progresser...
... et aussi de partager nos réflexions sur le forum (cela nous aide à affirmer nos convictions, à voir plus clair dans nos ressentis par une expression ordonnée de nos idées... ou à contrario de réaliser que nous faisons éventuellement fausse route, ce qui est toujours possible)

Jean-Pierre a écrit:
Ce qui est important en FT, ce n'est pas de voir une cible FT basculer... mais de trouver une réponse logique à la question : "pourquoi je l'ai manquée ?..."

Je suis entièrement d'accord avec toi JiPi ! En ce qui me concerne, j'ai trouvé la réponse...je suis bien meilleur au volant d'un camion !